Votre désinfectant est-il également efficace contre l'influenza (grippe), les norovirus et les coronavirus ?

Griep, verkoudheid, winter, herst, infectiepreventie influenza Griep, verkoudheid, winter, herst, infectiepreventie influenza
Anouk Sassen Sector Marketing Manager Healthcare & Portfoliomanager Infectiepreventie
Responsable du marketing sectoriel Soins de santé et gestionnaire de portefeuille Infectiepréventie
Nov 14, 2022

Votre désinfectant est-il également efficace contre l'influenza (grippe), les norovirus et les coronavirus ?

Quelques virus sont beaucoup plus difficiles à combattre que le SRAS-CoV-2, la variole du singe (Monkeypox) ou l'influenza (le virus de la grippe). Il est donc important de s'assurer que les désinfectants que vous utilisez ont une activité virucide complète. Dans cet article, nous expliquons pourquoi ces virus méritent notre attention et ce que signifient les allégations virucides.

 

Ces deux dernières années, le monde s'est concentré sur la problématique du SRAS-CoV-2, l'agent causal du COVID-19. La fréquence d'utilisation des désinfectants a augmenté très rapidement, en raison des efforts déployés pour empêcher la transmission du virus de la main à la main. Outre le nettoyage et la désinfection des surfaces, d'autres mesures, telles que le port de masques, la distance physique, une meilleure ventilation, l'hygiène des mains et le fait de rester chez soi lorsqu'on est malade, sont prises pour empêcher la transmission des maladies respiratoires. Depuis peu, les médias signalent également une hausse du nombre d'autres virus qui requièrent notre attention.

 

Le "rhume" est essentiellement causé par divers virus respiratoires. Le rhinovirus, l'entérovirus, l'adénovirus, le norovirus, le virus respiratoire syncytial (VRS), la grippe, le coronavirus humain et le métapneumovirus humain sont les virus les plus courants. L'influenza A (grippe) ne provoque pas de "rhume", mais est en général une maladie qui se déclenche rapidement, avec une fièvre élevée, et qui frappe fort. L'influenza B provoque des symptômes plus légers et peut être considérée comme un " simple rhume".

 

Contrairement à l'influenza (la grippe), qui est un virus enveloppé, le norovirus est un virus non-enveloppé. Les norovirus sont la cause principale de gastro-entérite aiguë à tous les âges. Ces virus se manifestent souvent sous la forme d'épidémies qui se déclenchent principalement en hiver. Les infections à norovirus se produisent dans la communauté mais constituent également un problème important dans les établissements de santé où des personnes vulnérables résident temporairement ou à long terme. Il s'agit plus précisément d'épidémies liées à la transmission de personne à personne. Les chiffres de l'étude de S. Bartsch, 2016 (1) démontrent que les norovirus touchent en moyenne 700 millions de personnes par an, ce qui entraîne des coûts pour les soins de santé de 4,2 milliards de dollars. Avec la pénurie de personnel de santé et les soins tardifs dus à la pandémie de corona, ces types d'épidémies mettent encore plus de pression sur les soins de santé.

 

Des virus bien plus difficiles à éliminer que le SRAS-CoV-2 ou l’Influenza (la grippe)

 

Les allégations sur les désinfectants ayant un "temps de contact et d'élimination de 15 secondes pour le SRAS-CoV-2" ou "99,9% des virus du rhume et de la grippe" sont impressionnantes mais il est important de savoir si ces désinfectants sont également efficaces contre les Norovirus, Enterovirus, Coxsackievirus et Adenovirus, qui sont plus difficiles à éliminer. Certains de ces virus, comme certaines souches d'entérovirus, sont associés à la myélite flasque aiguë (paralysie flasque aiguë due à une inflammation de la moelle épinière) chez les enfants qui présentaient initialement les symptômes d'un rhume. Les entérovirus et les coxsackievirus peuvent également être à l'origine de la maladie mains-pieds-bouche chez les enfants et peuvent provoquer de sévères problèmes de santé. La maladie main-pied-bouche n'est pas la même que la fièvre aphteuse.

 

Influenza

Comme le montre le tableau ci-dessus (les informations ont été recueillies auprès de diverses sources en ligne), il existe d'autres virus du rhume qui sont beaucoup plus difficiles à éliminer avec des désinfectants et qui entraînent des dommages considérables pour la santé et des maladies dans de nombreuses populations (vulnérables) : les écoliers, les personnes âgées et les personnes vulnérables dans les établissements de soins sont beaucoup plus susceptibles de contracter cette maladie grave à cause de ces virus.

 

Comment savoir, en consultant l'étiquette d'un désinfectant, si celui-ci est efficace ?

 

Les virus sont généralement répartis en deux groupes : les virus enveloppés et les virus non-enveloppés. Les virus non-enveloppés sont beaucoup plus difficiles à inactiver que les virus enveloppés. 
Consultez l'étiquette de votre désinfectant et essayez de trouver les virus les plus difficiles à tuer, comme le poliovirus, l'adénovirus et le norovirus, car ce sont précisément ces organismes qui doivent être testés. 
Le mention de ces trois virus difficiles à éliminer indiquent que le fabricant a pris le temps de soumettre son produit à des tests approfondis et que le produit élimine totalement les virus. Avec au moins deux de ces virus difficiles à tuer (Norovirus et Adenovirus), les fabricants de désinfectants peuvent également formuler une allégation virucide limitée sur le désinfectant contre les virus enveloppés tels que Norovirus et Adenovirus. Si le produit affirme être efficace uniquement contre les virus enveloppés (grippe, hépatite B, etc.), il doit être testé contre le virus de référence qui est le virus de la vaccine.

 

Seuls les désinfectants ayant une activité virucide complète sont en mesure d'assurer une protection étendue contre tous les virus pathogènes susceptibles d'être présents dans un bâtiment.

 

La norme EN14476 du Comité européen de normalisation (CEN) détermine les virus considérés comme les souches les plus résistantes. On considère qu'une protection suffisante contre ces souches permet de couvrir les souches moins résistantes de la catégorie des virus, notamment les virus enveloppés. Lorsqu'un nouveau virus fait son apparition, le fabricant peut indiquer l'efficacité en se basant sur les virus plus difficiles à tuer lesquels il a soumis à des tests et le client peut utiliser le produit en respectant le temps de contact recommandé figurant sur l'étiquette pour les organismes testés.

 

Ce n'est pas le moment d'avoir une vision étroite de la situation avec tous les autres virus qui circulent ! Les utilisateurs de désinfectants peuvent être désorientés par des publicités trompeuses qui revendiquent l'élimination du SRAS-CoV-2 ou simplement de la grippe, des virus qui sont très faciles à éliminer avec des désinfectants !

 

En ce qui concerne les autres virus saisonniers (rhinovirus humains, VRS, métapneumovirus), il ressort de nombreuses données que leur fréquence a diminué avec l'introduction de mesures de prévention pour lutter contre le COVID. Cependant, il apparaît que l'ampleur de la baisse du nombre d'infections par ces virus varie selon le type de virus et que certains d'entre eux sont "réapparus" à la suite de la suppression de certaines mesures. Par exemple, les infections à VRS ont diminué dans de nombreux pays, mais pas celles à rhinovirus (3,4,5).

 

Les entreprises doivent contrôler l'étiquette de leur désinfectant pour s'assurer qu'il est entièrement virucide, c'est-à-dire que le désinfectant élimine les virus les plus puissants qui sont susceptibles de survivre sur les surfaces.

 

Sources

  1. S. Bartsch et al. Global Economic Burden of Norovirus Gastroenteritis. Plos One April 26, 2016. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0151219
  2. UKSHA: National norovirus and rotavirus bulletin. Routine norovirus and rotavirus surveillance in England, 2021 to 2022 season Week 28 report: data to week 26 (3 July 2022)
  3. Hirotsu Y et al. Analysis of Covid-19 and non-Covid-19 viruses, including influenza viruses, to determine the influence of intensive preventive measures in Japan. J Clin Virol. 2020 Aug;129:104543. doi: 10.1016/j.jcv.2020.104543.
  4. Mansuy JM et al. COVID-19 pandemic period, where are the seasonal viruses? J Med 
  5. Tang JW et al. Where have all the viruses gone? Disappearance of seasonal respiratory viruses during the COVID-19 pandemic. J Med Virol. 2021 Mar 24. doi: 10.1002/jmv.26964.